Avant l’accouchement cette question semble assez simple. Quand le moment viendra, l’enfant restera avec sa nounou/sa grand-mère ou il ira à la crèche, et maman retournera au travail. Passé l’accouchement, tout n’est plus aussi simple.
Vous tenez dans vos main la personne la plus importante au monde, à chaque moment vous ne cessez de vous convaincre à quel point vous êtes nécessaire à votre enfant. Et la vision de votre retour au travail commence à être difficile à supporter. Comment s’en sortir ?
Lorsque la maman retourne au travail, elle doit préparer son enfant, elle doit se préparer elle-même et elle doit préparer sa famille à gérer un certain nombre de problèmes. Ceux-ci concernent les émotions (sentiment de manque, de crainte, de culpabilité), la nouvelle organisation de la journée et de la semaine, les difficultés à endormir l’enfant (un bébé à qui la maman a manqué pendant la journée peut vouloir s’amuser pendant la nuit avec sa maman), la fatigue (même si le travail professionnel s’avère être moins fatigant que l’éducation d’un enfant, la femme doit tout simplement faire face à ces défis quotidiens). Si le bébé est nourri au sein, il existe des dilemmes liés au nouveau rythme des tétés, à l’extraction du lait et aux repas de l’enfant.
Le retour au travail est donc un thème fleuve. Efforçons-nous d’examiner quelques-uns des problèmes retenus.
Comment puis-je le/la laisser pendant plusieurs heures ?
Cette question cache de nombreuses émotions. De quoi avez-vous vraiment peur ? Quel est le problème ?
Vous avez décidé de retourner au travail. Cette décision, très certainement, a été pensée et calculée à plusieurs reprises. Vous avez une raison de travailler, vous savez bien pourquoi cela est important. Il faut maintenant faire tout pour que l’enfant soit bien gardé et pour que vous puissiez travailler tranquillement.
Le sentiment de sécurité est important pour l’enfant. Il peut – littéralement – lire sur votre visage s’il est en sécurité, ou non. S’il y voit un sourire calme, il est certain qu’il n’y a aucune crainte à avoir. S’il observe une tension, un crainte dissimulée, il ressent lui-même de l’angoisse. Pour le bien de l’enfant, faites tout ce que vous pouvez pour vous calmer, pour que l’enfant ne subisse pas de préjudice au moment où quelqu’un d’autre s’occupe lui . Bien sûr, pour votre fils ou votre fille, vous êtes la personne la plus importante au monde, mais d’autres personnes proches peuvent – et doivent – apparaître dans sa vie pour veiller à ses besoins. Ils le feront sans doute d’une manière différente de la vôtre, mais cela n’est pas grave. Bien au contraire : il est bon pour l’enfant qu’il connaisse de nouvelles habitudes, de nouveaux jouets et rites.
Et s’il/elle m’oublie ?
Il/elle n’oubliera pas ! Il connaît et il aime votre voix, votre odeur, la chaleur de votre toucher, le sentiment de soulagement qu’il ressent lorsqu’il peut se blottir dans vos bras. Il apprendra progressivement que lorsque vous sortez et que vous disparaissez de son champ de vision, vous revenez toujours et c’est de nouveau un moment de câlins, de proximité. S’il existe un lien fort entre vous, quelques heures de séparation n’auront pas d’effet négatif. Ce qui est plus important dans tout cela c’est que vous continuez à être connue, aimée et que vous soyez… une maman ordinaire, qui ne s’efforce pas de « rattraper » son absence en fournissant différentes attractions à l’enfant. Pour l’enfant, ce qui est le plus important c’est le simple fait d’être ensemble : lire des livres, jouer avec les jouets de la maison, se promener, s’étreindre.
Ceci dit en passant, juste pour le plaisir de plaisanter : s’il était si facile d’oublier sa maman, les psychothérapeutes n’auraient plus rien à faire. Un lien proche et sécurisé avec sa mère est la base de ce qu’un individu pense de lui et du monde. Lorsque ce lien est absent, ou lorsque la maman est alternativement attentionnée et inaccessible émotionnellement (renfermée sur elle-même, énervée, impatiente, agressive), des problèmes peuvent apparaître.
Que va-t-il se passer si l’enfant commence à tomber malade ?
Si l’enfant reste à la maison avec sa nounou ou sa grand-mère, il n’est pas davantage exposé aux infections. C’est plutôt vous qui devez renforcer votre système immunitaire avant de vous mêler à la foule dans les autobus, dans les rues, ou sur votre lieu de travail. Si vous continuez à nourrir au sein, l’enfant recevra avec votre lait les anticorps destinés à lutter contre les infections avec lesquelles vous avez été en contact.
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Si l’enfant va à la crèche, il est effectivement probable qu’il soit contaminé par les autres enfants. Il peut être utile de parler avec un pédiatre pour savoir comment vacciner l’enfant. Et il faudra aussi prévoir à l’avance un plan d’urgence dans le cas où il faudra aller chez le médecin plutôt que d’aller à la crèche.
Il est dommage que je doive arrêter d’allaiter…
Vous n’êtes pas obligée ! Le retour au travail ne doit pas signifier obligatoirement arrêter l’allaitement. Tant que l’enfant continuera de téter le sein, le lait ne disparaîtra pas. Vous ne serez pas présent pendant une partie de la journée, mais l’enfant pourra téter autant qu’il le voudra quand vous serez à la maison. Il lui sera plus facile d’accepter la séparation s’il n’est pas obligé de subir une autre transformation : le fait de ne plus téter le sein.
Dans la prévision de votre retour au travail, efforcez-vous préalablement d’introduire un nouveau rythme d’allaitement, par exemple seulement le matin, l’après-midi et le soir. En dehors de ces moments, il convient de donner à l’enfant des repas qui correspondent à son âge. Ceci préparera aussi bien les enfants que les seins au changement. Pendant le travail, vous n’êtes pas obligée de tirer votre lait si vous n’en ressentez pas le besoin. Si les seins sont gonflés, tirer un peu de lait pour être soulagée (manuellement ou au moyen d’un tire-lait). Pendant le week-end, gardez le même rythme d’allaitement en n’oubliant pas que la succion du sein stimule la processus de production de lait.
Je me sens coupable, car… je rêve de retourner au travail
Le sentiment de culpabilité semble être le partenaire fidèle de toutes les mamans. Il nous suit et il détruit la joie de la maternité. De plus, ce sentiment n’apporte rien de positif. Lorsque la maman se sent coupable, elle est malheureuse, et sa tristesse influe sur l’enfant. Une maman qui se sent mal dans son rôle devient émotionnellement indisponible, nerveuse, irritable, elle se sacrifie ou se fâche exagérément. L’enfant ne comprend pas pourquoi – il sait juste qu’il se passe pas quelque chose de mal. Il est inquiet et cette angoisse durable a une influence sur son développement émotionnel.
Il n’y a rien de mal à ce qu’une femme veuille (ou pas seulement « doive ») travailler personnellement, étudier, se développer. C’est un besoin naturel. Par ailleurs, chaque personne qui a passé plusieurs mois à s’occuper d’un enfant (souvent sans aucune aide de la part de leurs proches), sait à quel point c’est une activité épuisante et fastidieuse.
La maternité n’est pas une compétition. Le fait qu’elle sache serrer les dents ne suffit pas pour faire d’une femme une bonne maman. Si vous aimez votre travail, réjouissez-en-vous. Vous avez donné naissance à un enfant et vous serez donc une maman pour toujours. Mais vous n’avez pas cessé d’être une femme qui a ses rêves, ses passions et ses talents.