Pourquoi bébé a des maux de ventre ?

Quand un nouveau-né pleure désespérément, se tortille, refuse de manger en plein repas malgré sa faim – on pense à des maux de ventre. Il ne s’agit pas toujours des coliques classiques et les causes sont parfois plus faciles à reconnaître. Justement : pourquoi bébé a des maux de ventre ?

Il faut avant tout se souvenir que le système digestif du nouveau-né et du bébé n’est pas encore mature. Le fait qu’il ait des douleurs au ventre est tout à fait normal. Le plus souvent, il suffit de l’aider à s’apaiser, attendre patiemment que l’organisme de votre petit s’habitue à la vie de ce côté du ventre.

Apprendre à digérer

Pendant la grossesse, bébé était nourri par le biais du cordon ombilical. C’est seulement après la naissance qu’il commence à téter la nourriture, la digérer et rendre les restes non digérés. Tout le système digestif se met au travail. Et pour des raisons parfaitement naturelles, il peut, à certains endroits, connaître des difficultés d’adaptation.

 En premier : cela prend du temps avant que bébé apprenne correctement à recevoir la nourriture, qui plus est, par la tétée et à avaler tout en respirant.  En second : son œsophage doit « mûrir » pour que son sphincter inférieur puisse contenir l’équivalent de l‘estomac. En troisième : les intestins commencent tout juste à apprendre comment déplacer son contenu et peu à peu voir se former sa propre flore bactérienne. Quand le régime alimentaire de bébé sera diversifié, il faudra encore prévoir la digestion d’autre chose que du lait maternel. Et si bébé n’est pas nourri au sein, il devra gérer aussi la digestion de lait modifié.

Le lait maternel le plus sain

Le lait maternel n’est pas seulement l’aliment idéal pour bébé. Ses composants biologiques actifs (qui ne peuvent pas être reconstitués lors du processus de fabrication du lait artificiel) accélèrent la maturation du système digestif. C’est pourquoi cela vaut la peine de nourrir bébé au sein (et justement, en particulier !) dans les situations où bébé a des maux de ventre, des problèmes de digestion, des coliques. Aucun lait artificiel « spécial » ne sera aussi bon que le lait maternel. Bébé ne peut pas être allergique au lait maternel. Il existe de très rares cas d’hypersensibilité à l’un des composants du lait maternel, et même dans ce cas, il est recommandé de poursuivre l‘allaitement plutôt que de l’arrêter.

Uniquement une maladie telle que la galactosémie, une intolérance primaire au lactose chez l’enfant (une maladie très rare, mais il ne s’agit pas ici d’une intolérance secondaire, assez commune chez les adultes et qui provoque des douleurs au ventre après la consommation de lait sucré), ni de tuberculose active, ni de séropositivité chez la mère, situations où il faut nourrir bébé avec des préparations sur ordonnance.

Des signes d’allergies ?

Dans la grande majorité des cas, les maux de ventre chez le nourrisson sont provoqués par d’autres éléments que les composants du lait maternel. En revanche des douleurs peuvent être liées à des composants du lait artificiel.

Chez les enfants de famille présentant des cas d’allergies (atopie) il est important d’allaiter car cela permet d’« améliorer » le système immunitaire et digestif et permet de se débarrasser plus vite des signes d’allergie.

Si l’allaitement n’est pas possible, on recommande à ces bébés du lait modifié HA dans lequel les protéines de lait sont traitées par hydrolyse.

Si bébé nourri par un mélange artificiel, est allergique aux protéines du lait de vache, la préparation HA n’est pas appropriée – il aura une réaction allergique. Dans ce cas, le docteur prescrira une préparation spéciale remplaçant le lait –  des hydrolysats de protéines de lactosérum ou de la caséine à fort taux d’hydrolyse. De tels mélanges ont peu d’odeur et de goût, mais les bébés l’acceptent facilement. Les cas sont rares où l’allergie se maintient même après l’administration d’hydrolysats. Dans ce cas, il faut faire appel à des produits hyperspécialisés, des mélanges élémentaires, dans lesquels les protéines de lait de vache sont morcelées dans sa plus petite structure – les acides aminés.

Les ballonnements du nouveau-né

Les maux de ventre ne sont pas toujours liés à des allergies mais au fait que les mélanges artificiels sont tout simplement difficiles à digérer et peuvent provoquer des ballonnements. Pour les bébés qui en souffrent, il existe dans le commerce des mélanges modifiés disponibles sans ordonnances afin de faciliter le confort de la digestion de bébé. Ils sont additionnés de pre- ou probiotiques et leur composition est un peu modifiée.

Chez les bébés nourris au sein, il n’y a pas de ballonnements. En fait, les ballonnements sont des situations quand les selles sont dures, sèches et difficiles à évacuer. L’absence de selles pendant quelques jours n’est pas rare en soi. Lors du 3e-4e mois de nombreux bébés prennent ce rythme suivant : plusieurs jours sans rien, puis la couche est pleine à rebords. Ce type de selles demande un effort pour bébé mais n’est pas douloureux, mais entre deux selles peuvent apparaitre des gaz. Afin d’apaiser bébé, on peut le poser sur le ventre, le bercer délicatement, changer de position, le faire jouer. Des compresses chaudes sur le ventre peuvent également aider, ainsi qu’un massage délicat, ou le porter en écharpe. Si besoin, un « cathéter rectal » peut être utilisé pour faciliter l’évacuationdes selles.

Aspirer trop d’air

Les maux de ventre peuvent être provoqués par le fait que bébé aspire beaucoup d’air en tétant et il souffre ensuite de ballonnements.

Pour l’éviter il faut :

  • nourrir bébé suffisamment souvent pour éviter qu’il ne soit trop affamé et ne mange goulûment ;
  • éviter que le lait ne s’écoule trop fort. Si le sein est plein il suffit, avant la tétée, de tirer un peu d’excès de lait et d’appliquer des compresses fraîches afin d’éviter l’excès de pression ;
  • si le lait s’écoule trop vite (reflexe d’éjection puissant), vous pouvez le nourrir en position dite « australienne » : bébé est allongé à plat ventre sur la maman, la maman est étendue sur le dos, le haut du corps légèrement relevé ;
  • après la tétée, il est impératif de tenir bébé en position proche de la verticale, en appui sur la poitrine ou l’épaule du parent ou allongez-le sur vos genoux (en relevant le genou qui est au niveau de sa tête de façon perpendiculaire à votre corps, son ventre devant être plus bas que sa tête, pour que ses jambes soient inclinées vers le bas) car Il s’agit de le faire roter et pour que l’air aspiré n’aille pas dans l’intestin.

Si bébé est nourri au biberon, que ce soit avec du lait maternel ou artificiel, il convient de choisir une tétine à flux lent et de surveiller que le lait remplit bien la tétine aux 2/3, de tenir bébé en position semi-allongée et le tenir bien pour qu’il rote après manger.

Tensions lors de la tétée

Parfois, l’air aspiré irrite bébé peu de temps après avoir commencé à téter. Il se jette sur le sein, commence à téter, pleure, se tend et refuse soudain de téter. Pour l’aider, faites une pause, faites-le roter et replacez-le au sein. Il faut parfois répéter cette action plusieurs fois. Bébé peut avoir très faim, devient irrité et cela rend la tétée difficile. Il aura besoin alors de calme, de silence, d’une pièce un peu dans la pénombre et d’être bercé contre votre corps. Cela fera du bien à bébé si maman s’apaise aussi (voire avec un thé à la mélisse). Le calme de la maman aide en effet à apaiser bébé pour bien manger.

Si la situation ne s’améliore pas, demandez conseil auprès d’une sage-femme, lors d’une consultation sur l’allaitement, ou après de spécialistes de l’allaitement – elles vérifieront si l’allaitement est effectué correctement (de nombreux problèmes peuvent être dus à la position lors de la tétée).

Renvois et reflux

Si votre bébé est tendu, pleure souvent, n’aime pas être allongé sur le ventre et a des renvois fréquents, la cause peut être le reflux gastrique. C’est une situation tout à fait naturelle : le sphincter inférieur du nouveau-né n’est pas encore mature et le contenu acide de l’estomac est souvent régurgité. Ce n’est pas une sensation agréable. Afin d’aider votre bébé, il convient de le tenir après manger en position presque verticale, mais en appui contre vous sur son côté. Vous pouvez aussi allonger bébé sur vos cuisses (comme pour le rot) – pour que dans cette position rien n’appuie au niveau de l’estomac. Si un bébé nourri au sein régurgite beaucoup, on peut lui donner avant la tétée une préparation épaississante spéciale (qui se mélangera avec le lait maternel), et pour les bébés nourris au biberon il existe des préparations indiquées par le symbole AR. Dans le mesure où les régurgitations ne vont pas de pair avec une faible prise de poids, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, il convient seulement s’assurer à bébé un confort maximum. Si une faible prise de poids est associée à des régurgitations (ou vomissements) intenses, il convient de consulter pour traiter ce reflux gastrique.

Cajoler pour apaiser

Dans toutes les situations où bébé souffre de douleurs ou d’inconfort, il a encore besoin d’attention, de proximité, et de tendresse de la part de ses parents. Un bébé qui souffre ressent un sentiment de peur. Il ne sait pas que la douleur va rapidement disparaître. Il a besoin d’être apaisé, de sentir une odeur familière, votre chaleur et votre voix. A chaque fois que vous réagirez à ses pleurs vous ferez un geste important et précieux pour ses émotions. Les psychologues l’assurent : le lien que la maman tisse avec son enfant dès le début de sa vie fait qu’il se sent en sécurité, apaisé et cela l’aidera durant toute sa vie.

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