Tous les bruits blancs ne se valent pas. Choisissez un jouet sûr!

Ewa Miśko-Wąsowska, pédiatre et mère de deux enfants raconte sur le phénomène du bruit blanc et quel bruit est sûr pour l’enfant:

La pluie, le vent, l’océan ou des cascades sont des bruits qui réussissent à nous apaiser un moment. Ce « souffle » monotone est le salut des parents de jeunes enfants et des personnes avec des problèmes de sommeil. D’où vient ce phénomène ? Ces dernières années, de plus en plus d’études ont été menées sur l’effet de ce souffle sur le système nerveux. L’effet de ce bruit a été analysé dans plusieurs situations et sur différents groupes d’âges.

Les nouveau-nés n’aiment pas le silence  

Avant de parler du bruit, commençons par parler de ce qui se passe dans le ventre de la mère. A vrai dire, c’est très bruyant – le sang qui coule dans le cordon ombilical, les battements du cœur de la maman, les mouvements péristaltiques de l’intestin. En fait, l’intensité y est plus importante que celle d’un aspirateur en marche ! Ça fait beaucoup de bruit ! Les oreilles de bébé sont cependant protégées pas le liquide amniotique, le vernix caseosa et la membrane du tympan. Après la naissance, les enfants n’entendent pas non plus immédiatement. Le seuil d’audition atteint à ce moment-là environ 40 dB (ils peuvent donc ne pas réagir à notre murmure qui atteint en moyenne 30 dB). Durant la première année de sa vie, l’ouïe se développe intensivement et les enfants peuvent entendre des sons de plus en plus « faibles ». Il semble donc logique qu’un environnement silencieux peut être stressant pour le nouveau-né.

Qu’est-ce que le bruit blanc et quel est ce phénomène ?   

On a décrit de nombreux bruits, en leur attribuant des noms…colorés J Le bruit blanc, rose, marron, rouge, violet… Chacun d’eux se caractérise par une autre puissance de sons sur différentes fréquences. On connaît surtout le bruit blanc, qui est devenu le nom courant pour définir presque tous les types de sons.  

Du point de vue physique, le bruit blanc est un mélange des sons de toutes les fréquences audibles par l’homme, sachant qu’à chaque fréquence (« hauteur » du son) correspond une même puissance qui est entendue avec la même intensité. Le nom découle par analogie de la lumière blanche, qui contient des ondes lumineuses de toutes les couleurs (de l’infrarouge à l’ultraviolet).  

Nous pouvons, justement par analogie à la lumière, illustrer l’effet masquant du son.  Quand nous sommes dans une pièce dans le noir, nos yeux remarquent immédiatement chaque lumière qui paraît, mais dès que la pièce est claire nous ne sommes pas en mesure d’enregistrer les nouvelles sources de lumière comme par exemple un voyant, une lampe de poche, etc. Chacune des couleurs de la lumière prise séparément ne donne pas cet effet de masque.

Il en est de même pour les sons – dans une pièce silencieuse nous entendons immédiatement chaque son. Dans une pièce où l’on émet un son blanc, cela n’est plus si évident.  

Les chercheurs ont commencé à se demander comment le bruit de souffle aide les personnes à se détendre, s’apaiser, se concentrer ou s’endormir. Depuis des années, des recherches sont menées sur l’effet du souffle. On étudie aussi bien les effets positifs que les éventuels effets secondaires.

 Un endormissement rapide

Une des études a démontré que jusqu’à 80% des nouveau-nés s’endormaient au bout de 5 minutes avec le bruit blanc (bien-sûr le ventre plein J) et seulement 25% d’entre eux arrivaient à s’endormir dans le silence.

Le plaisir

On estime que l’effet du souffle sur le cerveau de l’homme par le biais de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (fMRI). Il s’avère qu’alors les transmetteurs liés aux molécules diffusant la dopamine s’activent. Tous les capteurs qui y sont liés sont responsables entre autres de la sensation de plaisir, de récompense mais également de la mémoire (2).  

Les processus cognitifs

Les observations effectuées chez les enfants souffrant d’hyperactivité sont encourageantes, car le souffle améliore leur capacité de concentration et de mémorisation. Ces enfants reçoivent de fortes doses de médicaments qui sont censées justement leur permettre de se concentrer à l’école. Selon une étude scandinave, « l’ajout » du son blanc en bruit de fond fait que les enfants hyperactifs se souviennent mieux des sujets lus à haute voix dans la liste test. Parce que cette maladie est liée entre autres à une baisse de l’activité de la dopamine dans le cerveau, enclencher le bruit blanc est efficace (3, 4).  

Un sommeil ininterrompu    

Deux autres études ont démontré l’effet positif du bruit blanc sur le sommeil des patients séjournant en soins intensifs, où de nombreux équipements « bruyants » sont en marche (5, 6). On sait que le sommeil permet à l’organisme de se régénérer, qu’il favorise le bon fonctionnement du système immunitaire, et le réveil fréquent peut perturber ce processus. Il s’est avéré que les patients soumis au bruit blanc se réveillaient moins souvent. Leur sommeil était beaucoup plus continu.  

Que doit-on savoir sur l’utilisation du bruit blanc ?   

D’un autre côté, on dénonce d’éventuels effets négatifs de l’écoute permanente du son blanc.

  • Ne pas l’émettre non-stop. Il s’avère qu’écouter un bruit blanc sans arrêt peut diminuer la fiabilité des exercices réalisés dans certains test (7). Certains tests ont également prouvé que cela peut augmenter le niveau de cortisol, l’hormone du stress.  
  • Une intensité adéquate. Certaines appréhensions sont également apparues sur la possibilité d’endommagement de l’ouïe. Il y a 3 ans, une étude a été publiée (8), indiquant que certains équipements et jouets imitant le souffle, disponibles sur le marché américain, sont trop forts même pour un adulte. Sont alors apparues des craintes quant à leur sécurité. En fait, certains d’entre eux émettent un son d’une intensité de 85 dB (soit plus fort qu’un aspirateur en marche). Les chercheurs n’affirment cependant pas que le souffle est néfaste, qu’il existe un risque potentiel d’endommagement de l’ouïe quand le son est fort. Ils recommandent de ne pas dépasser 50 dB.   

Alors maintenant comment faire ? Comment trouver le juste milieu ? Il y a-t-il une solution ?  

Le rose est-il le nouveau blanc ?   

Le bruit blanc peut être utilisé dans de nombreuses situations, mais c’est surtout le bruit rose qui peut être le plus utile. Il est semblable au son blanc – c’est également un mélange de bruits audibles par l’homme à diverses fréquences. La différence consiste au fait que dans ce cas la puissance baisse avec la fréquence – ce qui signifie que les sons forts sont moins audibles, ce qui a pour conséquence que le bruit rose est plus « agréable » à entendre. Le bruit rose a également pour effet de masquer d’autres bruits et d’autres effets cités ci-dessus mais sans une sécrétion excessive de cortisol.  

Comment utiliser un émetteur de souffle en toute sécurité?   

L’utilisation du souffle peut être utile pour apaiser un bébé en pleurs ou stressé. Il peut également favoriser l’endormissement des parents fatigués dont le sommeil est souvent déréglé.

En considérant les effets positifs comme les éventuels effets négatifs, il convient de respecter quelques règles : 

  •  Le son ne doit pas dépasser 50 dB, ce qui en pratique signifie le bruit de la pluie qui tombe ou de la douche en marche.
  •  La source de l’émetteur ne doit pas être placée juste à côté de l’oreille du bébé mais au moins à quelques dizaines de centimètres de celui-ci. 
  •  On utilise le souffle pour endormir, il ne doit donc pas être allumé 8-10 heures par jour. 
  •  Utilisons le bruit rose qui est définitivement meilleur, plus agréable et moins « anxiogène » même lors d’une utilisation plus longue.  

 

1.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2405784

2.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24345178

3.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/17683456

4.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4791764

5.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16139772

6.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27354974

7.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26579024

8.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8340228

9.    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22726808

10.  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23583623 

L’Hôpital Sainte-Sophie de Varsovie recommande l’Ourson Whisbear

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